1) Le mode de communication
- Certaines personnes préfèrent l'écrit : cela leur laisse le temps de penser, de formuler sans stress, ou tout simplement parce qu’elles sont introverties.
- D’autres préfèrent parler de vive voix rapidement pour sentir la personne et se passer du clavier.
Comment ça risque d’être perçu ?
- L’écrit peut paraître froid, distant, peu fiable.
- L’oral peut sembler envahissant, pressant, intimidant.
Comment désamorcer le malaise ?
« Je suis plus à l’aise à l’écrit pour commencer, les appels sont inhabituels pour moi. »
« Je trouve laborieux d’échanger par messages, alors ne m’en veux pas si j’écris moins que toi. »
2) La densité de la conversation
- Certains écrivent beaucoup : ils aiment creuser, partager en détails.
- D’autres écrivent peu et vont à l’essentiel : par personnalité ou manque de temps.
Comment ça risque d’être perçu ?
- Des messages longs peuvent sembler trop intenses ou fatigants.
- Des messages courts / rares peuvent sembler secs ou désintéressés
Comment désamorcer le malaise ?
« J’adore écrire des pavés mais te sens pas obligé(e) d’en faire autant. »
« J’aime beaucoup te lire, mais je n’ai pas la même aisance à l’écrit et mon travail est très prenant. »
3) Le délai de réponse
- Certains répondent très vite : ils ont du temps, aiment battre le fer tant qu’il est chaud.
- D’autres sont plus lents : travail chronophage, envie de prendre le temps de bien répondre, fatigue.
Comment ça risque d’être perçu ?
- Trop rapide : l’autre peut se sentir sous pression, incité à répondre aussi vite.
- Trop lent : l’autre peut penser qu’il n’intéresse pas.
Comment désamorcer le malaise ?
« J’aime l’instantanéité dans les échanges mais je peux patienter si tu me dis que c’est par manque de temps et non par manque d’intérêt. »
« Je n’aime pas trop être sur mon téléphone mais je te préviendrai si je dois reporter ma réponse trop longtemps. »
4) Les questions personnelles
- Certains posent vite des questions intimes : c’est leur façon de montrer leur intérêt et créer de la profondeur.
- D’autres préfèrent attendre de mieux se connaître avant d’aborder des sujets comme le passé amoureux.
Comment ça risque d’être perçu ?
- Le questionneur peut sembler intrusif et trop curieux, surtout s’il ne parle pas de lui-même.
- Le réservé peut paraitre fuyant, cachotier, en difficulté avec son passé ou sa situation actuelle.
Comment désamorcer le malaise ?
« L’humain et les histoires de vie ma fascinent, d’ailleurs je me livre facilement mais dis-moi si c’est trop intime. »
« J’aime bien prendre le temps de créer un vrai espace de confiance avant d’aborder certains sujets. »
5) Le style de discussion
- Certains ont une approche simple et factuelle. Ils parlent de leur métier, de leurs centres d’intérêt, voyages et enfants.
- D’autres aiment l’imagination, sortir des sentiers battus, surprendre et être surpris.
Comment ça risque d’être perçu ?
- Le classique peut sembler ennuyeux.
- L’original peut déstabiliser.
Comment désamorcer le malaise ?
« Mince, je n’ai pas d’inspiration pour répondre à ce genre de question, je veux bien que tu me donnes d’abord ta réponse. »
« Je n’ai jamais tiré de plaisir à parler de mon métier, mais une fois le sujet abordé, j’aimerais bien que tu me racontes le rêve le plus étrange que tu aies fait. »
6) La démonstration affective / familiarité
- Certaines personnes utilisent rapidement des mots tendres, voire sensuels pour amener de la proximité.
- D’autres sont moins démonstratives ou veulent attendre de savoir si la personne leur plaît vraiment.
Comment ça risque d’être perçu ?
- L’enjôleur peut avoir l’air envahissant, trop porté sur la sexualité, voire manipulateur.
- Le réservé peut sembler insensible, froid ou indifférent.
Comment désamorcer le malaise ?
« Je ne suis pas du genre à masquer mon enthousiasme, mais dis-moi si ça te met mal à l’aise. »
« Ce n’est pas avec les mots que je montre le mieux mon intérêt, mais ne doute pas de celui-ci. »
7) Les a prioris genrés/socioculturels
- Demander à une femme si elle cuisine car on cherche un point commun ou bien parce que c’est un domaine dans lequel on se sait peu moteur.
- Demander à un homme sa profession pour comprendre son quotidien, ses aspirations, ou bien parce qu’on préfère assurer dans le foyer.
Comment ça risque d’être perçu ?
- L’homme peut être catalogué comme fainéant ou rétrograde.
- La femme peut être jugée comme vénale ou dépendante.
Comment désamorcer le malaise ?
« Je ne suis pas à l’aise avec cette question que j’associe souvent à un a priori genré. Tu veux bien m’expliquer ton intention ? »
« Je sais que la question du travail peut être délicate, je te demande juste ça pour situer un peu ton quotidien, sans juger. »
En résumé : plus de bienveillance, moins de jugements
Même si c’est humain, la méfiance, les blessures passées, la peur d’être jugé(e) ou manipulé(e) peuvent nous pousser à interpréter très négativement des comportements qui sont juste différents des nôtres.
Plutôt que de déduire trop vite que l’autre est mal intentionné, prenez un moment pour voir si vous pouvez clarifier, poser une question, expliquer ce qui vous met à l’aise. La clé est souvent là : dans l’échange sincère, sans reproche, pour construire une base saine.
Et si les fonctionnements sont vraiment trop éloignés, ce n’est pas grave non plus : au moins, vous aurez essayé de comprendre avant de tourner la page.