Pourquoi un silence n’est pas forcément un refus ?
Un silence ou une réponse tardive peuvent cacher des raisons multiples : manque d’automatisme vis-à-vis de l’usage du smartphone / des applications de rencontre, embarras pour entamer une discussion avec un(e) inconnu(e), difficulté à correspondre à l’écrit, défaitisme, peur de l’engagement…
“Au début, je savais pas quoi répondre à Sophie parce que son message banal ne m’inspirait pas. 2 jours après elle est revenue à la charge avec une question vraiment improbable et là, la discussion a démarré pour de bon !!”
Bien sûr, il y a aussi ceux qui ne répondent pas car un précédent match a déjà retenu leur attention – et qu’ils préfèrent se concentrer dessus –, ceux qui ont oublié de supprimer leur compte, et ceux qui ne ressentent pas suffisamment d’attrait pour avoir le courage/se donner la peine de dialoguer.
Souvent, ces personnes croient que leur silence ne sera même pas remarqué, voire qu’il est socialement accepté de ne pas répondre aux inconnus (comme c’est pratiquement le cas sur les autres applications de rencontre).
“Sur les apps en général on est bombardées de likes et de messages. C’est techniquement impossible de répondre à tout le monde, en plus on voit bien que certains hommes dupliquent le même messages à toutes les femmes sans intérêt ciblé, alors on prend le plie de ne répondre qu’à ceux qui nous donnent vraiment envie…”
→ Donnez le temps à l’autre de répondre avant de supprimer le match ; un silence n’est pas toujours définitif.
→ Questionnez ouvertement sans procès d’intention ni accusations.
→ Exprimez votre ressenti sans agressivité active ni passive.
Pourquoi il n’y a souvent rien de personnel dans le refus ?
Chacun recherche une alchimie spécifique, qui repose sur des goûts, des émotions, et des impressions parfois difficiles à comprendre et formuler. La raison pourrait nous pousser à nous tourner vers telles personnes, mais l’instinct et les a prioris nous orientent vers d’autres, sans qu’il n’y ait un jugement de valeur objectif puisque l’attirance fonctionne de manière arbitraire.
“J’ai du mal avec les femmes qui me rappellent ma mère, physiquement ou dans la mentalité. Même si c’est quelqu’un de bien, je ne peux pas envisager quoi que ce soit avec des femmes qui lui ressemblent de près ou de loin”.
En acceptant cette vérité, en reconnaissant que leurs choix ne sont pas un rejet de nous, mais simplement une affirmation d’eux-mêmes, nous pouvons relâcher nos frustrations.
“Assez vite quand j’entame une histoire avec quelqu’un, je préviens que je suis frileuse en amour. Comme ça la personne sait à quoi s’attendre et si elle est émotionnellement indisponible, on perd pas notre temps.”
→ Plutôt que de vous attarder sur votre responsabilité dans ce rejet (même s’il est toujours conseillé de se remettre en question), concentrez-vous sur ce qui vous permet d’avancer : apprendre à mieux se connaître et à se montrer tel qu’on est vraiment, pour rencontrer des personnes prêtes à construire avec nous.
→ Faites savoir à vos prochains matchs que vous êtes quelqu'un de réactif et assidu dans les échanges, et que vous appréciez la même réciprocité pour vous sentir en confiance. Cela pourra être perçu comme une forme de pression par certains, mais vous retiendrez ceux qui partagent le même fonctionnement que vous.
Ne serions-nous pas trop prompt à juger ?
Nous évaluons les autres à travers leurs actions visibles, alors que nous nous jugeons nous-mêmes selon nos intentions – puisque nous avons conscience de nos motifs mais rarement de ceux des autres. Dans la même position, avec les mêmes circonstances, et la même façon de voir les choses, nous aurions certainement agi de manière similaire. Si nous pouvions percevoir les “moindres causes des actions” de l’autre, nous serions donc moins prompts à condamner et à se sentir vexés ou indignés.
En cas de manque d’intérêt, lorsque nous, nous faisons l’effort de répondre avec empathie et politesse, c’est parce que nous avons déjà ressenti la douleur du rejet et compris l’importance de réduire son impact. Nous avons appris, à travers nos expériences, qu’un simple geste peut adoucir une situation désagréable. Mais tout le monde n’a pas eu cette opportunité, ni les ressources pour agir de manière altruiste.
“Depuis que je souhaite sincèrement bonne chance dans leur recherche – aux hommes avec qui je ne veux pas aller plus loin, j’ai le sentiment que cette bienveillance fait du bien à tout le monde et je ne ressens plus de culpabilité.”
→ Reconnaissez qu’il est injuste de blâmer ceux qui – par ignorance, par manque d’expérience ou par difficulté à ressentir de l’empathie –, ne parviennent pas à se comporter comme l’on aimerait.
Comment comprendre et s’inscrire dans un cercle vertueux ?
Blâmer quelqu’un pour ses actes – ou son absence d’actes – peut apporter une satisfaction passagère, mais c’est dans l’explication et le pardon que l’esprit trouve une véritable sérénité.
Pour considérer l’autre de manière plus objective et saine, il est essentiel de ne pas prendre nos propres attentes ou principes comme une norme universelle. Les gens agissent rarement dans l’intention de nous nuire. Le plus souvent, ils agissent selon leurs propres besoins, dans une quête personnelle de bien-être ou d’équilibre – parfois naïve ou biaisée.
Accepter cette réalité ne signifie pas tout excuser, mais comprendre que chacun agit selon ses ressentis et ses priorités – comme nous le faisons également.
→ Remplacez cette indignation par de la curiosité intérieure : Qu’est-ce qui incite cette personne à ne pas répondre ou ne pas poursuivre ? A-t-elle été victime de ce genre de comportement qu’elle a fini par intégrer comme une norme ? A-t-elle un blocage émotionnel ? Craint-elle de me donner de faux espoirs et que je devienne insistant(e) ?
Conclusion
Unio n’est pas une course au “match parfait” ni une promesse de validation immédiate. C’est un espace pour développer des connexions sincères, qui nécessitent parfois du temps et un effort de compréhension.
→ Multipliez les interactions sans attendre une issue favorable dès le premier échange, continuez à explorer avec patience : chaque nouvelle conversation est une opportunité d’apprentissage et de découverte !
En fin de compte, la justice que nous cherchons à exercer sur les autres est souvent partiale, influencée par nos propres blessures et insécurités. En changeant notre regard, nous devenons plus justes envers eux – et envers nous-mêmes !